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Alexane.

5 min
Alexane et son vélo Bianchi. Paris, France. 2024. © Nicola Fioravanti

Je m'appelle Alexane, je suis chanteuse et compositrice et cela fait maintenant dix ans que j'habite Paris. Je suis originaire de Lyon, où j'ai grandi entourée de ma famille.

Ma passion pour le vélo a commencé dès l'enfance. Je me souviens avec une certaine appréhension du moment où j'ai enlevé les petites roues de mon vélo. Cette étape, bien que tardive et effrayante, a marqué le début d'une aventure incroyable. Une fois cette peur surmontée, je me suis éclatée sur mon VTT Décathlon, faisant des courses et des parcours de cross dans le jardin avec mes frères et sœurs.

Ma relation avec le vélo a évolué au fil des années. Après le bac, pendant mes études à Angers, j'ai commencé à utiliser les vélos loués par la ville pour aller à l'école. Ensuite, j'ai continué à rouler à Lyon, puis à New York où j'ai vécu un an, et enfin à Paris. Cependant, cette aventure a eu ses hauts et ses bas. À Lyon, après m'être fait voler trois vélos, j'étais traumatisée. Pendant huit ans, j'ai utilisé les Vélib', Vélo'v et vélos électriques en libre service, jusqu'à ce que j'achète enfin mon propre vélo l'année dernière, un VTT Peugeot Jamaica vintage. Malheureusement, deux jours après son achat, un camion a reculé dessus et l'a détruit.

Mais je ne me suis pas laissée abattre. Déterminée à vaincre cette malédiction, j'ai trouvé un Bianchi Ragno vintage sur Le Bon Coin. Depuis, je profite de chaque jour en ville avec ce vélo. Grâce à lui, j'ai commencé à participer à des rides sociaux et rencontré des amis qui m'ont donné envie de rouler plus loin. C'est ainsi que j'ai acquis un Gravel Cannondale il y a trois mois, me permettant de faire des sorties gravel et route hors de la ville, avec l'espoir de bientôt entreprendre des voyages en bikepacking.

Entre Paris et Lyon, j'utilise deux VTT vintage, un Bianchi et un Kona, pour me déplacer en ville. Ces vélos sont mes préférés car ils racontent une histoire, ayant traversé les époques. J'aime leur style unique qui représente ma personnalité, et le plaisir de les remettre au goût du jour.

À Paris, j'habite à Montmartre et je roule principalement rive droite, dans les 9e, 10e, 11e, 18e, et 19e arrondissements, ainsi qu'à Pantin le long du canal de l'Ourcq. Bien que j'apprécie le calme de la rive gauche et sa piste cyclable le long de la Seine, je n'y vais pas souvent.

Rouler à vélo me procure un sentiment de liberté et de joie intense. Je vais où je veux, quand je veux, de la manière que je préfère. Sans horaires ni foule, je me déplace au gré de mes envies, sans dépendre de personne. Sur mon vélo, je me sens forte et apaisée. Quand ça ne va pas, une simple balade suffit à apaiser mon esprit. J'éprouve également une grande fierté de surmonter des défis physiques, comme de longues distances ou l'ascension du Mont Ventoux en mai dernier.

Être en mouvement est essentiel pour moi. Je ne supporte pas l'idée d'être immobile dans le métro. Le vélo me permet de bouger quotidiennement, ce qui me fait énormément de bien. Récemment, j'ai commencé à considérer le vélo comme un sport à part entière, tout comme la

course à pied. Bien que blessée au genou, je peux continuer à pédaler, ce qui me permet de me dépenser lors de sorties plus longues avec du dénivelé.

Sur mon vélo, je respire, je vois le ciel, et je suis en contact avec tout ce qui m'entoure. Ce lien est encore plus fort dans la nature, où chaque sensation est amplifiée. Le vélo en groupe me permet aussi de partager de bons moments avec des amis. En apprivoisant la ville à vélo, j'ai redécouvert Paris, qui m'avait semblé difficile à vivre lorsque je me déplaçais en métro. À vélo, la ville prend un tout autre aspect et je ressens une grande gratitude pour cette chance de pouvoir pratiquer ce sport.

Pour moi, trois mots décrivent parfaitement le vélo : liberté, plaisir et aventure. À vélo, je me déplace librement, sans contraintes, ce qui me donne une sensation d'émancipation et d'autonomie. Le plaisir simple de rouler, de sentir le soleil et le vent sur mon visage, et de profiter du moment présent est inégalable. Chaque sortie à vélo est une nouvelle aventure, offrant l'opportunité d'explorer des lieux inconnus, de rencontrer de nouvelles personnes, et de se confronter à des défis excitants et imprévisibles.

Le vélo a également changé mon attitude et mes pensées. J'ai appris à m'ouvrir plus aux autres, à être reconnaissante pour toutes les personnes rencontrées grâce à cette pratique, et à apprécier la bienveillance de la communauté cycliste. J'ai aussi gagné en confiance en moi, osant partir seule sur de longues distances, même sous la pluie. J'ai appris à moins me juger, à rouler pour le plaisir sans chercher la performance.

Mon conseil pour ceux qui souhaitent commencer à faire du vélo est de ne pas avoir peur de se lancer, même sans vélo personnel. Les vélos en libre service dans les villes sont un excellent moyen de débuter. Rouler en ville, surtout à Paris, peut faire peur, mais il suffit d'être vigilant et de s'habituer petit à petit. Participer à des rides sociales où l'allure est tranquille permet de rencontrer des gens sympas et de rouler en groupe. Et surtout, il n'est pas nécessaire d'avoir le dernier vélo en carbone ou le meilleur équipement. Rouler doit avant tout être un plaisir, et chacun est légitime de le faire à sa manière.

En conclusion, faire du vélo, c'est choisir de prendre soin de soi, des autres et de l'environnement. Je rêve de wagons de train entièrement dédiés au rangement des vélos pour parcourir la France et l'Europe sans contraintes et sans empreinte carbone. En faisant du vélo, on se rapproche de la nature, on découvre des lieux merveilleux et on rencontre des gens formidables. Chaque coup de pédale est une aventure, un pas de plus vers la liberté.

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