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Laurianne.

3 min
Laurianne et son vélo Brompton. Paris, France. 2023. © Nicola Fioravanti

Je suis Laurianne Melierre, 32 ans, je suis fondatrice de l’agence de rédaction et de stratégie éditoriale PLUME et également co-fondatrice de Free the Cycle, un club de vélo féminin avec lequel on organise une sortie en vélo tous les mois, sur une journée ou plusieurs jours, la plupart du temps au départ de Paris.

Si aujourd’hui je suis toujours avec mon inséparable Brompton orange vif, le vélo est arrivé dans ma vie après un beau voyage en Colombie avec ma meilleure amie.
J’avais envie de voyager à nouveau mais sans impact carbone.
En discutant de nos options, nous avons eu l’idée de faire un voyage en vélo (car au départ, on rêvait de faire un Tour de France… des fromages). Nous avons démarré par les Landes, avec un tracé qui partait de Bordeaux, la ville où nous nous étions rencontrées 10 ans plus tôt, pour arriver à Biarritz. Évidemment, parce qu’on aime les aventures, on a choisi de bivouaquer pendant 5 jours. C’était en 2018. On s’est lancées sans préparation, sans expérience, et c’était la plus belle aventure de ma vie. Ça a tout changé pour moi.

Moi qui ne faisait pas du tout de vélo avant, j’ai acheté un vélo pour Paris et je n’ai plus jamais pris le métro.
Si mon vélo électrique remplace le taxi et le métro uniquement, mon vélo pliant m’accompagne tous les jours dans l’Est Parisien, là où je vis, travaille et sors avec mes amis.
En vélo, on observe tout, partout.On change de posture, on relève la tête et j’ai pu voir aussi la ville différemment.
J’ai ainsi redécouvert des endroits de la capitale ou des bâtiments que je ne connaissais pas.
En vélo, je retombe amoureuse de Paris à chaque coin de rue : il suffit que je m’engage sur un pont au-dessus de la Seine au petit jour, que je passe au travers du marché du boulevard Richard Lenoir en fin de matinée, que je négocie un virage face à l'Opéra à midi ou que je longe la place de la Madeleine à minuit pour ressentir, transie, à quel point il est beau d’habiter ici.

La puissance
La légèreté
La liberté

Je me sens bien dès que je suis sur un vélo. Comme si j’étais à ma place.
Faire du vélo développe chez moi un grand sentiment de liberté, de puissance et de sécurité. Je me suis remise à m’habiller comme je le souhaitais, j’ai découvert la puissance de mon corps et je suis beaucoup plus active au quotidien. Cela m’a rendue sportive, moi qui était si sédentaire !
Je dis souvent que ma personnalité ne serait pas la même, si je ne faisais pas de vélo.
Avec mon métier, j’ai des journées très chargées et outre le gain de temps considérable de ces trajets à deux roues, je profite aussi de ces moments pour souffler. En vélo, on n’est ni devant un écran, ni enfermé. On est dehors, pleinement, et on se connecte à ses pensées. J’aime ces moments en mouvement.

Si au début rouler en ville peut faire un peu peur (entre les voitures et la circulation des vélos entre eux, pas simple ), afin de dépasser ses appréhensions, il est très bien de démarrer par des sorties à la campagne, sur des voies vertes ou des véloroutes. Cela permet de bien maîtriser son vélo, avant, progressivement, de l’intégrer à ses trajets quotidiens.
Et aussi, on peut se lancer avec un club de vélo pour avoir un groupe bienveillant et motivant avec soi, comme Free the Cycle, que j’ai co-fondé à l’été 2023 !
Au-delà du vélo, on rencontre d’autres personnes de tous horizons, et on crée des liens faits pour durer.

Voyager en vélo sur plusieurs jours en dormant à la belle étoile, en dehors de la ville, m’a aussi donné confiance pour initier des projets professionnels ou personnels autrement.
Je voyage désormais solo dans le monde entier, j’ai moins peur d’aller à la rencontre d’inconnus…
Le vélo a été la pierre angulaire de mon empowerment, dans tous les domaines.
C’ est un incroyable outil d’émancipation, notamment pour les femmes.
Aller où on veut, quand on veut, à l’heure que l’on veut, dans la tenue que l’on veut… ça n’a pas de prix. Le vent dans ses cheveux dans une descente, un coucher de soleil imprévu sur les hauteurs de Belleville, un rendez-vous auquel on arrive en avance… C’est tout cela qui « fait » la magie du vélo !

Autres femmes en vélo

Caroline.

Caroline.